Cette deuxième intervention peut être motivée par une complication de l’acte chirurgical, ou bien par une imperfection de résultat.
Les complications de l’acte chirurgical
Toute intervention chirurgicale, qu’elle soit réalisée dans le but de reconstruction ou pour des motivations esthétiques, implique les risques liés à tout acte médical, aussi minime soit-il.
Il faut distinguer les complications immédiates ou précoces, qui apparaissent pendant l’acte chirurgical ou juste après (le jour-même, la nuit, ou le lendemain de votre intervention), et qui peuvent obliger votre chirurgien à réintervenir dans l’urgence, et les complications différées, qui apparaissent avec un délai par rapport à l’acte initial (de quelques jours à quelques mois), et pour lesquelles la réintervention est habituellement différée par rapport à l’acte chirurgical.
Les complications immédiates ou précoces
Elles nécessitent une réintervention et sont le plus souvent des complications qui doivent être traitées en urgence pour des raisons médicales. La réintervention est alors nécessaire pour votre santé.
Pour assurer au mieux votre sécurité, votre chirurgien et/ou le médecin anesthésiste peuvent être amenés à prendre la décision de vous transférer dans une structure de soins plus adaptée à la prise en charge de cette complication que celle où vous avez été opéré initialement.
Il faut distinguer les complications qui pourront alors être réopérées et traitées exclusivement par votre chirurgien plasticien, et celles pour lesquelles il aura éventuellement recours à l’aide d’un confrère d’une autre spécialité.
La principale complication immédiate ou précoce qui peut être réopérée par votre chirurgien plasticien est l’hématome :
Hématome : il s’agit d’une accumulation de sang au niveau de la zone opérée. L’hématome est lié au saignement d’un ou de plusieurs vaisseaux au niveau du site opératoire, qui peuvent se mettre à saigner après la fin de l’intervention et ce même si toutes les précautions d’hémostase ont été prises pendant l’intervention. Les signes d’un hématome sont une tension excessive de la zone opérée, des douleurs intenses, et un écoulement anormalement important de sang dans les drains si des drains ont été mis en place. Il n’y a pas besoin d’examens complémentaires pour faire le diagnostic d’un hématome. Votre chirurgien évaluera alors si le saignement peut être stoppé et si cet hématome peut être évacué sans qu’une réintervention soit nécessaire (arrêt du saignement par compression, évacuation de l’hématome au travers de points de suture, ou par les drains en place), ou bien si une réintervention est nécessaire. Dans ce dernier cas, la réintervention sera faite dans des délais rapides pour arrêter le saignement et pour évacuer le sang accumulé.
Les complications immédiates ou précoces pour lesquelles votre chirurgien aura éventuellement recours à l’aide d’un confrère d’une autre spécialité sont des complications qui siègent soit au niveau de la zone anatomique opérée par votre chirurgien, soit au niveau d’un organe dont le traitement relève d’une autre spécialité.
Pneumothorax : il peut être observé après une intervention sur la zone mammaire et thoracique, ou bien après une lipoaspiration abdominale ou dorsale.
Il s’agit de la présence anormale d’air dans la cavité pleurale, entre la cage thoracique et le poumon qui sont normalement accolés. Dans un contexte post-chirurgical, le pneumothorax est lié à une lésion accidentelle de la plèvre (membrane qui tapisse l’espace virtuel entre les poumons et la paroi thoracique).
Perforation digestive : elle peut être observée après une abdominoplastie ou une lipoaspiration abdominale.
Il s’agit de la perforation accidentelle du tube digestif soit à travers un point de faiblesse de la paroi abdominale, soit lors de l’ouverture du péritoine dans le but de réaliser la cure d’une hernie de la paroi abdominale.
Les complications différées :
La réintervention peut alors être différée par rapport à l’acte chirurgical. Il faut ici distinguer les complications dont le traitement est impératif, soit pour des raisons médicales, soit pour éviter une complication ultérieure encore plus grave, et les complications dont le traitement répond à un objectif d’amélioration du résultat esthétique, et pour lesquelles la réintervention est optionnelle et doit être discutée avec votre chirurgien selon le rapport bénéfice/risque.
Les complications dont le traitement peut être impératif sont principalement :
L’infection du site opératoire. Une infection du site opératoire peut survenir dans les jours ou dans les semaines qui suivent l’intervention. Les signes d’une infection peuvent être de la fièvre, une rougeur, une douleur, et/ou un gonflement au niveau du site opératoire. Le diagnostic d’infection peut être fait sans examen complémentaire en cas de certitude après l’examen clinique, mais on peut également avoir recours à un bilan biologique ou à des examens d’imagerie. Un traitement antibiotique suffit le plus souvent, mais une réintervention chirurgicale peut être parfois nécessaire.
Le sérome : Il s’agit d’une accumulation de liquide lymphatique au niveau du site opératoire. Le diagnostic est fait par l’examen clinique et éventuellement une échographie. La plupart du temps, le traitement est une ponction à travers la peau, mais dans de très rares cas, une réintervention peut être nécessaire.
La nécrose cutanée est consécutive à un manque d’oxygénation tissulaire, qui peut être favorisé par une tension excessive, un hématome, une infection ou un tabagisme important. La nécrose cutanée peut être traitée par « cicatrisation dirigée »,
c’est-à-dire par des pansements appropriés ou bien elle peut nécessiter une réintervention pour l’enlever, notamment en présence d’implants pour éviter le risque d’infection.
Les complications spéci ques aux implants mammaires : formation de « plis » ou aspect de « vagues », coque, rupture, malposition, déplacement, rotation, déformation de la paroi thoracique, sérome tardif. Ces complications spécifiques peuvent nécessiter une réintervention à distance.
Les complications dont le traitement répond à un objectif d’amélioration du résultat esthétique, et pour lesquelles la réintervention est optionnelle.
Il s’agit principalement:
Troubles de la cicatrisation : cicatrices élargies, rétractiles, adhérentes, hyper ou hypopigmentées, hypertrophiques (boursouflées) voire chéloïdes
Lésions nerveuses entraînant une parésie voire une paralysie.
Durée de séjour à l’hôpital
1 – 3 jours.
votre chirurgien et l’anesthésiste vous indiqueront le type d’anesthésie qui leur semble le plus appropriée.
Durée moyenne de séjour
Variable.
à définir avec le chirurgien.
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En cas de complication chirurgicale dont le traitement est impératif, soit pour des raisons médicales, soit pour éviter une complication ultérieure plus grave, et qu’elle soit immédiate, précoce ou différée, la réintervention est nécessaire à votre santé, et votre chirurgien vous conseillera de vous faire réopérer.
En cas de complication chirurgicale dont le traitement répond à un objectif d’amélioration du résultat esthétique, ou en cas d’imperfection de résultat, la réintervention est optionnelle et répond à une demande de votre part. L’indication de cette réintervention sera discutée avec votre chirurgien en fonction du bénéfice que l’on peut attendre de cette réintervention par rapport à ses risques. Votre chirurgien pourra alors vous déconseiller une réintervention.
En cas de complication chirurgicale nécessitant une réintervention en urgence, le bilan pré-opératoire réalisé avant la première intervention suffit. Il pourra être complété au besoin par des examens servant au diagnostic et au bilan de la complication. Il n’y a pas non plus besoin de nouvelle consultation d’anesthésie. En cas d’urgence extrême, vous pouvez être réopéré même si vous n’êtes pas à jeûn.
En cas de complication chirurgicale différée ou d’imperfection de résultat, un nouveau bilan pré-opératoire et une nouvelle consultation d’anesthésie seront nécessaires.
Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.
Type d’anesthésie
Selon le contexte et l’indication de la reprise chirurgicale, l’intervention pourra se pratiquer sous anesthésie générale, sous anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intra-veineuse (anesthésie « vigile »), ou sous anesthésie locale pure.
En cas d’urgence, votre chirurgien et l’anesthésiste vous indiqueront le type d’anesthésie qui leur semble le plus appropriée et qu’ils vous recommandent.
En l’absence d’urgence, le choix entre ces di érentes techniques sera le fruit d’une discussion entre vous, le chirurgien et l’anesthésiste.
Modalités d’hospitalisation
Selon le contexte et l’indication de la reprise chirurgicale, l’intervention pourra se pratiquer en « externe », c’est-à-dire avec une entrée juste avant l’opération et une sortie juste après celle-ci, en « ambulatoire », c’est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance, ou bien avec une hospitalisation.
L’INTERVENTION
Chaque chirurgien adopte des procédés qui lui sont propres et qu’il adapte à chaque cas.
La plupart du temps, les incisions initiales seront reprises, mais il peut y avoir des exceptions à cette règle, dont votre chirurgien vous préviendra avant l’intervention.
Sauf en cas d’anesthésie locale pure, il est fondamental de rester à jeun 6 à 7h avant l’intervention.
Les suites opératoires après une réintervention dépendent principalement de l’indication de la reprise chirurgicale et ne peuvent être systématisées. Votre chirurgien vous les décrira au cas par cas.
En cas de « retouche » pour imperfection de résultat, les suites opératoires sont cependant en règle générale beaucoup plus simples et plus rapides que lors de l’intervention initiale.
Lors d’une reprise chirurgicale comme lors d’une première intervention, le résultat n’est souvent parfaitement visible et appréciable qu’au terme d’un délai de 3 à 6 mois, voire après un an d’évolution.
En cas de complication chirurgicale, le résultat esthétique peut être identique à celui qui aurait été attendu en l’absence de complication chirurgicale, mais peut également être altéré de façon temporaire ou définitive. Le but de la reprise chirurgicale est de diminuer au maximum ce risque, mais une altération du résultat initial ne peut être exclue.
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